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La première Bugatti électrique

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La première Bugatti électrique

Les amoureux du 8 cylindres en ligne (et leurs descendants qui ne jurent plus que par les W16) trouveront l’idée peut-être un peu étrange : Ettore Bugatti avait fait développer un véhicule électrique en 1926.

Dans toute l’histoire de la marque Bugatti, seuls deux modèles ont dépassé le millier d’exemplaires produits. Le plus grand succès de production fut la Type 19 réalisée en collaboration avec Peugeot : 3 095 exemplaires sortis des lignes d’assemblage entre 1913 et 1916.

L’autre modèle de plus de 1 000 unités est la Type 44. Evolution de la Type 38, cette voiture de sport a été construite entre 1927 et 1931 à 1 095 exemplaires avec un moteur 8 cylindres en ligne de 80 chevaux pour une masse totale de 1 100 kg.

Juste derrière les best-sellers, on trouve les Type 40 et l’extraordinaire série des Type 57… Puis la Type 52.

Mais la Type 52 n’apparaît pas dans toutes les catalogues, entre la Type 51 (remplaçante de la Type 35 qui a gagné de nombreux Grands Prix) et de la Type 53.

Illustration : Wikipedia

Déjà une voiture électrique ?

Dès la fin du XIXe siècle, le moteur électrique était une réelle alternative aux moteurs à essence et à vapeur. Entre 1890 et 1900, les flottes de taxis adoptent ce système de propulsion et quelques conducteurs engagent des voitures électriques en compétition. L’emblème reste La Jamais contente de l’ingénieur belge Camille Jenatzy, premier véhicule à dépasser les 100 km/h. On entre dans un court âge d’or du véhicule électrique. En 1900, les Etats-Unis produisent 1 681 véhicules à vapeur, 1 575 électriques et 936 à essence…

Mais les rapides développements des moteurs essence et la masse des batteries au plomb pour une autonomie d’une cinquantaine de kilomètres mettent un coup d’arrêt à la percée de l’électricité. Pourtant, la technologie est connue et facile à mettre en œuvre.

C’est donc l’option choisie par Ettore Bugatti pour offrir une Type 52 à son quatrième enfant Roland.

Illustration : Bugatti
Jean et Roland Bugatti devant l’Orangerie du Château Saint-Jean à Molsheim.

« Rien n’est trop beau, rien n’est trop cher. »

Pour le cinquième anniversaire de Roland, Ettore dévoile donc une version à l’échelle ½ de sa Type 35 de Grand Prix. Cette Type 52 fait le bonheur de l’enfant. A tel point que la marque l’expose à Milan et déclenche une vague de commandes.

Et dire que j’étais tout fier avec la Baghera que l’on avait à la maison…

Sous le capot, un moteur électrique Paris-Rhône relié à une batterie au plomb 12 volts permet d’avancer en marche avant ou en marche arrière à une vitesse de 20 km/h. Le reste est du pur Bugatti : suspension avant à lames, quatre freins à tambours, une roue de secours, un intérieur cuir et un tableau de bord avec un ampèremètre.

D’abord développé avec un empattement de 1,22 mètre, la Type 52 a également été proposée avec un capot allongé (1,32 mètre entre chaque essieu) pour une longueur de 1,95 mètre et 0,625 mètre de large pour une masse totale d’environ 70 kg. L’échelle ½ n’a pas été clairement respectée pour favoriser le montage des pièces.

L’initiative fut un énorme succès commercial. 450 exemplaires ont été produits. Outre Roland Bugatti, le Prince du Maroc, le futur roi Baudoin ou les fils Mussolini ont aussi joué au pilote dans cette « Bébé » Bugatti.

Un dernier pilote connu ? Abdallah s’en fait offrir une par son père l’Emir dans Tintin au Pays de l’Or Noir. La plus simple manière de montrer comment gâter un enfant…

Un modèle recarrossé est exposé à la Cité de l’Automobile, Collection Schlumpf… Un dernier mot ? L’un des exemplaires a été vendu aux enchères par Artcurial lors de Rétromobile 2017. Estimé entre 30 000 et 50 000 euros, il est parti à plus de 90 000 euros ! Une vraie Bugatti.

Author: Rédaction

Rédaction AUTOcult.fr



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