Il n’y a pas de justice… Si l’on écoutait les amoureux d’automobile, on ne roulerait qu’avec des V12 ou des 5 cylindres en ligne sous le capot, avec des modèles qui sortent de la monotonie pour s’affirmer pleinement. Au lieu de ça, nous n’avons que des SUV gris, blanc ou noir – même personnalisables – avec des moteurs 3 cylindres.
Renault Avantime, Nissan Cube, Peugeot 1007… Dès qu’un constructeur a essayé de s’écarter des segments habituels, il a pris un sacré bouillon.
Je ne voudrais pas être directeur du plan produits d’un constructeur en quête d’actions disruptives – comme on dit de nos jours. Ecouter ses futurs clients est le meilleur moyen de ne pas les mener à l’acte d’achat.
Prenons l’exemple le plus récent : Citroën C4 Cactus. J’étais prêt à en acheter un. Il s’avère qu’un concours de circonstances fait que je n’ai plus besoin d’un véhicule neuf ces prochains mois. Toujours est-il que le Cactus était parfait. 4,15 mètres avec une habitabilité suffisante pour répondre à mes besoins (même si quelques dm3 de coffre en plus auraient été parfaits), un « gros » moteur de 110 chevaux pour la région parisienne, une boîte automatique dont on peut se contenter, une connectivité satisfaisante… Et surtout un tarif qui me semble tout à fait abordable avec un prix catalogue à 23 250 euros. Mieux, en cherchant un modèle de démonstration, on tombe à 18 200 euros pour un C4 Cactus Rip Curl 110 EAT6 de 2 900 km. Je vous laisse comparer avec le reste du marché et je vous rappelle que faire sa carte grise n’exige plus de se rendre à la préfecture
Comment donc expliquer que ce modèle aussi attractif puisse ne pas être en tête du marché français ? C’est justement que notre Citroën C4 Cactus était un peu trop différent. Pas assez banal par rapport aux 2008 ou Captur et loin de la réussite exceptionnelle – et méritée – d’un 3008.
Le résultat est une nouvelle génération de C4 Cactus… Fondamentalement, rien ne change. Et si la disparition des airbumps double les ventes (et qu’on me le prouve), il y a vraiment de quoi ne plus croire en rien.
Rien ne change en dehors de la présentation textuelle du véhicule. La mode du SUV sympa et branchouille, jeune et déluré est passée. C4 Cactus est maintenant une berline compacte. On joue sur les mots. Oui, une berline. Et une petite ligne de chrome pour montrer que l’on n’est plus dans l’univers du jouet. Vous avez dit ludospace ? Ouf, l’arrière quitte sa touche de tristesse qui me faisait penser à une voiture à sortir uniquement par temps de pluie. Mais ça ne devait rester qu’un détail.
L’intérieur change autant que l’extérieur. C’est-à-dire si peu. Je regretterai encore que l’EAT6 ne soit pas couplée à une commande au volant (type DS ou… Rolls et Mercedes) pour profiter à nouveau de la banquette avant. Des petits détails pratiques qui peuvent donner le sourire et qui devraient être l’image même du « nouveau » Citroën.
Non, Citroën C4 Cactus se place tout en bas des berlines compactes, en taille, en prestations (selon une première liste des équipements avec l’absence de régulateur adaptatif ou de climatisation bizone) et on ne peut que l’espérer, en tarifs. Mais c’était déjà le meilleur argument de la précédente génération.
C4 CactusCitroën