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Ici Francfort, à vous Paris !

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Ici Francfort, à vous Paris !

Avant mon premier déplacement au salon de Francfort, on m’avait promis les pires angoisses. Le gigantisme des lieux, les kilomètres à parcourir, le monde à affronter… Mais rien de tout ça, Francfort est vraiment un salon comme les autres.

Les journées presse se sont terminées avec un compteur à 24 kilomètres parcourus. Une première statistique tout à fait comparable à Paris ou Genève… Même s’il est évident que le rendez-vous allemand ne s’aborde pas de la même manière que Genève, très ramassé, beaucoup plus convivial. Il a fallu largement travailler en amont pour ne jamais revenir sur ses pas ! Voici donc ce que je retiens de mon passage en Allemagne, sans la moindre fiche technique et beaucoup de subjectivité.

Merco 2

Ceux qui ont l’habitude de fréquenter les centres commerciaux régionaux vont rapidement comprendre… Le stand Mercedes est un hall complet sur plusieurs étages avec une grande agora en son centre. J’aurais pu y passer une journée entière.

L’objectif est atteint : on ne présente pas que des véhicules… On partage une expérience de marque avec la présence de Lewis Hamilton pour dévoiler la pièce d’ingénierie qu’est la Mercedes-AMG Project One. Le reste frôle le classique avec de très belles Classe E, mais aussi le nouveau pick-up Classe X et un concept électrique EQA. Mais il y a aussi une multitude de petits stands pour montrer ce que fait Mercedes en dehors des « simples » production et commercialisation de véhicules. L’exemple le plus marquant est Car2Go, une solution d’autopartage, très visible. Voilà qui était certainement le constructeur vainqueur de Francfort.

Chez Smart, j’ai aussi adoré le EQ Concept qui permet d’écrire des messages sur les boucliers. J’en rêve depuis que je suis tout petit !

Z4 devant X3 chez BMW

BMW en fait beaucoup moins que Mercedes. Dans le Hall 11, on montre surtout ses nouveautés avec quelques concepts à voir : Z4 en tête et bien plus attirant que le reste. L’attraction la plus marquante met en scène les gammes i et électriques qui roulent autour d’un hémicycle… Jusqu’à ce que les conducteurs quittent les i8 pour laisser l’IA gérer les tours suivants. La gamme i est d’ailleurs amenée à se développer avec la présentation de i vision dynamics, pour imaginer l’i5. Finalement, le nouveau SUV X3 – la grande nouveauté – reste dans l’ombre de l’offensive i, des concepts Série 8 et X7 et, surtout, de l’extraordinaire Z4.

Concentration dans le Groupe Volkswagen

L’histoire du Dieselgate est loin d’être terminée. Elle a déjà largement modifié la communication externe du Groupe Volkswagen. Dans l’immense Hall 3, toutes les marques sont disposées comme dans n’importe quel autre salon. On est loin des démonstrations Mercedes ou BMW.

Et pourtant, les produits sont remarquables. L’un des coups de cœur, et ça devient une habitude, revient à la collection I.D. de Volkswagen. La compacte est parfaite, l’I.D. Buzz est déjà culte et l’I.D. Crozz s’ajoute à ce qui ne procure que de l’impatience ! De quoi faire de l’ombre aux Polo et T-Roc, pourtant capitaux pour le présent de la marque.

Chez Audi, le jeu se situe autour de l’appellation ‘AI’ pour Artificial Intelligence avec les Elaine (SUV Coupé) et Aicon (berline). De pur concept encore un peu lointain que les visiteurs ont vite délaissé pour la série limitée R8 RWS, la sportive 100 % propulsion, ou la nouvelle A8 qui attire l’Allemand moyen… Mais c’est moins que l’affolante Porsche 911 GT2 RS. Porsche a d’ailleurs répondu à l’appel de ses clients. Pour ceux qui n’ont pas eu la chance de réserver une 911 R, voici la 911 GT3 Touring. Une 911 R un peu plus poussée qui n’est pas limitée en nombre d’exemplaires. Mais qui justement n’est pas une série limitée. De quoi rappeler que les fans y trouveront toujours à redire (surtout ceux qui n’en achèteront jamais !).

Seat (quand même avec une Leon Cupra R) et Skoda (avec un concept Vision E) étaient plus terre à terre avec Arona et Karoq en vedette. Les SUV sont maîtres des concessions de 2017 et le seront encore en 2018. Un coup d’œil chez Bentley avec la très réussie avec la majestueuse Continental GT.

Merci Honda !

Arigatōgozaimashita Honda. Sur chaque salon, j’ai envie de repartir avec une voiture. Ce n’est pas par hasard, si j’ai choisi l’illustration de Soufyane Benhammouda en image à la une… La Honda EV Concept est un modèle qui donne envie de se l’approprier. Il évoque une histoire, un rêve, une envie, une vie. Comme beaucoup, je me voyais déjà à son volant ou juste garée devant mon domicile.

Elle est aussi parfaite dans sa teinte dépoussiérée toutes les vingt minutes, à tourner sur elle-même au cœur du stand Honda, qu’en version totalement badass / Fall-out façon Soufyane. Héritière directe des Honda S600 de 1967, elle a beaucoup évoqué (toujours l’évocation) le dessin de Giugiaro de la première Golf de 1974… L’emprise allemande sur la vision automobile des Européens sans doute !

L’offensive chinoise

À quelques mètres du très joli et accueillant stand Citroën avec son C3 Aircross, Wey s’étale largement. Wey ? C’est une marque premium du groupe Great Wall née il y a moins d’un an, à peine commercialisée en Chine et loin d’arriver sur les marchés européens. Pourtant, Wey est là à grand renfort de mètres carrés.

Chery est aussi présent avec des SUV. La Chine essaie de se faire remarquer en attendant d’avoir une opportunité de s’implanter…

Ford montre sa nouvelle Mustang et retrace la carrière de sa Fiesta avec la présence de chaque génération. Renault présente sa nouvelle Mégane R.S., le nouveau Duster et un concept Symbioz pour imaginer 2030.

Malgré l’absence de Fiat ou Alfa, l’Italie s’est montrée avec la Ferrari Portofino, la nouvelle gamme Maserati ou la version roadster de l’Aventador S de Lamborghini, surplombée par un dessin d’Urus (?!) histoire de promettre un SUV pour… le 4 décembre.

Chez Jaguar, on a parlé de sport automobile avec la présentation du I-Pace eTrophy, un I-Pace abaissé et aileronisé dont vingt modèles seront en piste en lever de rideau du Championnat Formula E dans un peu plus d’un an.

Clin d’oeil à Kia qui a montré un excitant Proceed Concept, qui va encore plus loin que le Stinger.

Et enfin, le détail absurde des journées presse : une file continue de 25 à 40 personnes sur le stand Hyundai pour avoir une gourde Kona remplie d’eau. Heureusement que le SUV est appréciable pour ceux qui ont passé de longues minutes à patienter pour un cadeau. Moi, j’ai pu l’avoir sans faire la queue :)

Montoya devant Hamilton

Le bref passage de Lewis Hamilton n’avait pas franchement déchainé les passions chez Mercedes, juste des crépitements de flashs. C’était un peu différent du côté de Bugatti qui a créé la surprise en demandant à Juan Pablo Montoya de faire l’article au sujet de son 0 – 400 km/h – 0 en 42 secondes aux commandes d’une Chiron. Le Colombien, ancien pilote BMW en F1, s’est montré disponible et prêt à partager son expérience. Une belle leçon.

De grands absents

Paris avait été moqué. Les absences de quelques-uns des plus grands constructeurs mondiaux étaient révélatrices de l’autobashing français… Ça ne l’était pas et j’étais le premier à le dire. Preuve, Francfort subit les mêmes stratégies de la part de Nissan (qui vient de dévoiler l’ultra importante Leaf), Volvo (avec le lancement de XC60 et des ventes extraordinaires en Allemagne), mais aussi Peugeot, DS, FIAT, Jeep, Alfa Romeo, Infiniti ou Tesla…

Un tel évènement coûte cher, très cher. Inutile d’envisager une présence sous les 4 millions d’euros. Et Mercedes chiffre son implication à plusieurs dizaines de millions. On ne vendra pas assez de véhicules sur place pour rentabiliser. Un salon est une opportunité de faire de l’image. Et dans ce cas, il n’est peut-être pas utile d’être présent à tous les rendez-vous de l’agenda de l’ancienne vie des constructeurs automobiles. Désormais, la Chine est un passage obligé et le CES ou le CeBIT sont de nouvelles dates importantes pour des entreprises qui ne fabriquent plus que des moteurs. Voilà pourquoi les trois « gros » que sont Genève, Paris et Francfort vont devoir se partager les gros logos.

Bilan

Non, Francfort ne marque pas une révolution dans les salons automobiles. Bien au contraire. Il n’y a aucune différence entre Francfort 2017 et Genève 2017 ou Paris 2016, Genève 2016 et Francfort 2015… Toujours des nouveautés mises en avant, des concepts présentés, des stands. Oui, il y a beaucoup de véhicules électriques « qui seront bientôt mis sur le marché », comme lors de tous les précédents salons. Justement, rien ne change.

Les salons sont destinés au public, pas à des professionnels, même si le dernier Mondial de l’Automobile de Paris tendait vers cette audience. La prochaine révolution automobile sera celle d’une nouvelle énergie électrique. Les constructeurs présentent leurs produits sans communiquer sur tout l’écosystème nécessaire à charger des dizaines de millions de batteries. Mais avait-on parlé de forage et de supertanker auparavant ? Les révolutions suivantes concernent la future consommation de l’automobile (achat, location, prêt, partages) sur lequel j’aspire toujours d’écrire une thèse, puis la conduite autonome.

Author: Rédaction

Rédaction AUTOcult.fr