2017 est l’année d’élection de jeunes talents promis à un grand avenir, de jeunes talents qui n’avaient pas suivi les filières habituelles pour se révéler… Vainqueur d’une manche de 208 Rally Cup dès sa première saison en formule de promotion, Karl Pinheiro est le candidat rêvé pour succéder à Pierre-Louis Loubet au palmarès de l’Espoir Echappement, mais aussi Didier Auriol (1983), François Delecour (1986), Sébastien Loeb (1997) ou Sébastien Ogier (2007)…
Gagner… Gagner était un objectif. Mais gagner en 208 Rally Cup dans l’ultime spéciale du Rallye Terre des Cardabelles dès une première saison dans la plus relevée des formules de promotion européennes n’était pas forcément dans les plans de Karl Pinheiro, le nouvel espoir des rallyes français.
Self made driver
Il n’avait qu’une dizaine d’années quand il a enfilé un casque pour la première fois. C’était sur une piste de karting de loisir dans l’Ain. Après quelques tours, les membres du club local ont tenté de convaincre ses parents de le mettre à la compétition, en vain. Mais Karl Pinheiro avait attrapé cette maladie qu’est le sport automobile… Avec un virus très rare : le talent.
Et comme on ne réussit rien sans travail, Karl Pinheiro a travaillé. Encore travaillé. Il a appris directement dans un baquet en étant copilote dès ses 16 ans. Cette même année, il entame une formation de mécanicien automobile. À 18 ans, il achète une Peugeot 106 S16 de série et passe tout son temps libre à la transformer en Groupe A. Enfin, au Rallye du Pays de Faverge, il prend le départ de sa première course en tant que pilote… Et va chercher son premier trophée de vainqueur de classe.
Karl possède le profil typique du vainqueur de Rallyes Jeunes FFSA… Mais pour la seconde fois en vingt ans, l’opération de détection n’est pas organisée en 2014, pas plus en 2015. Alors il fait ses classes et multiplie les victoires dans sa catégorie. On le voit triompher dans les finales de Coupe de France à Samer et Lunéville. Et c’est en 2016 que le premier déclic a lieu.
« J’ai toujours eu la bougeotte », reconnait le jeune pilote. « Je ne voyais pas l’intérêt de rouler chez moi, alors je suis toujours allé découvrir de nouveaux horizons dans le cadre de la Coupe de France. Mais je savais aussi que je devais passer rapidement au niveau supérieur pour me faire remarquer. »
Vainqueur du Challenge N2S organisé par Rallye Academy en 2016, on le voit arriver en 208 Rally Cup cette saison. La marche est immense. Une cinquantaine de concurrents, dont la moitié d’étrangers, et quelques-uns des plus sûrs espoirs de la discipline qui convoite le volant d’une Peugeot 208 T16 en Championnat d’Europe des Rallyes ou en WRC.
Précision du pilotage et justesse technique
Polyvalent, Karl Pinheiro s’est – à chaque fois – placé sur le podium provisoire de chaque épreuve disputée. Et son passage chez Saintéloc – équipe championne en titre en 208 Rally Cup – dès le Rallye Aveyron Rouergue n’a fait que renforcer son potentiel, confirmée par une toute première victoire lors du Terre des Cardabelles !
« Je ne m’attendais pas à signer ma première victoire sur terre », s’étonnait Karl après ce premier succès. « J’aurais davantage parié sur l’asphalte, car je n’ai découvert la terre qu’il y a un an. J’aime rouler dans des conditions délicates, quand il faut faire preuve d’adaptation, voire d’improvisation. »
De ses premières expériences, Karl a appris à améliorer son pilotage : « À mes débuts, j’avais tendance à beaucoup rouler sur le train avant. Mais j’ai largement évolué pour être de plus en plus précis et plus doux avec les pneumatiques. Aujourd’hui, j’ai des trajectoires typées circuit. Les bagarres en 208 Rally Cup m’ont endurci. En performances pures, je pense avoir montré ce dont je suis capable. »
Seulement devancé par Laurent Pellier – pilote de l’Equipe de France FFSA qui avait déjà disputé une saison en DS 3 R3T – et l’Espagnol Efrén Llanera – redoublant en 208 Rally Cup qui poursuit un double programme en France et en Espagne – Karl Pinheiro est largement en tête des débutants de la formule proposée par Peugeot Sport. Une réussite qu’il partage avec son copilote Franck LeFloch
« Nous avons connu des déboires avec la mécanique en début d’année », reconnaît Karl. « Mais ça a aussi forgé mon caractère. Au Rouergue, nous méritions la deuxième place. Aux Cardabelles, j’ai joué le rôle du chasseur derrière Tade Lario avant d’aller chercher la victoire dans le dernier chrono avec 1,5 seconde d’avance ! Ma formation de mécanicien m’apporte également beaucoup. J’ai construit toutes mes voitures de course et je sais transmettre les informations à l’équipe technique lorsque je ressens quelque chose au volant. L’automobile et la mécanique me passionnent. »
L’objectif de l’hiver est de préparer la saison à venir, toujours en 208 Rally Cup, avec des stages de pilotage sur circuit – en berline et monoplace – et une préparation physique de premier plan, en conservant un œil sur le classement de l’Espoir Echappement, vingt ans après un certain Sébastien Loeb : « Pour moi, c’est l’image de la carrière parfaite. Il vient de nulle part et il a tout gagné pour devenir le meilleur pilote au monde. Ce n’est pas rien ! »
Voilà qui tombe bien. Ils se retrouveront au départ du prochain Rallye du Var…
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