Jean Rédélé possédait une réelle fibre marketing. Afin de vendre un maximum de voitures, il multipliait les engagements en compétition. Et pour aller plus loin, le père d’Alpine misait aussi sur un développement international.
Freiné par un manque de moyens, Jean Rédélé ne pouvait pas développer un réseau d’exportation… Il choisit donc une autre voie en proposant à des partenaires industriels de fabriquer ses automobiles sous licence.
Une première tentative est menée en Belgique. Cinquante A106 sont assemblées chez Small, mais l’aventure se termine rapidement. C’est au Brésil que Rédélé trouve un débouché. La société Willys-Overland, qui fabrique déjà des Dauphine sous licence Renault, lance une production à partir des outillages fournis par l’usine de Dieppe. À partir de 1960, l’usine de Sao Paulo livre les Interlagos, du nom du célèbre circuit brésilien. De prime abord, seul un oeil exercé peut distinguer une Interlagos de sa soeur jumelle Alpine A108.
Le partenariat se poursuit avec l’A110. Au total, 1 500 coupés, berlinettes et cabriolets sont produits jusqu’en 1966.
Les liens sont très forts entre le Brésil et Dieppe. A tel point que lorsque Jean Rédélé inscrit ses premières voitures au 24 Heures du Mans, Christian Heins, Directeur Sportif de Willys-Overland, est l’un des pilotes de la M63 numéro 48 avec José Rosinski. Ce grand espoir brésilien se tua en course. Le pilote de F1 Christian Fittipaldi, fils de Wilson et neveu d’Emerson, porte ce prénom en son hommage.
Cette collaboration a servi de modèle à d’autres accords au Mexique (Dinalpine), en Espagne (Fasa) et en Bulgarie (Bulgaralpine). Près de 15 % des Alpine ont été fabriquées sous licence à l’étranger.
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