Quand les deux grands groupes automobiles français tentent de lancer des modèles emblématiques pour casser le plafond de verre qui stoppe les ventes de véhicules tricolores au-delà des 50 000 euros avec l’Alpine A110 et le DS 7 CROSSBACK, c’est un autre modèle qui tire les gammes vers le haut…
« On n’a pas beaucoup de dimanches tranquilles ». C’est la phrase de Stéphane Dubs dans Les Echos du jour. Le patron de l’usine PSA de Sochaux est un homme très occupé. Lui qui gère la transformation de l’usine ancestrale de la famille Peugeot voit des 3008 sortir du site à une cadence infernale.
Le constat ne peut pas être totalement idyllique. Depuis dix ans, la balance commerciale du nombre de véhicules importés / exportés est négative. En 2017, la France a importé 400 000 véhicules de plus qu’elle n’en a produits. Pire, depuis l’an passé, les pièces et les composants automobiles sont aussi davantage importés qu’exportés.
Il faut dire que le marché français est typique d’un marché de pays pauvre. Les deux stars sont les citadines Renault Clio (produite majoritairement en Turquie) et Peugeot 208 (produite majoritairement en Slovaquie)… Et le modèle qui séduit le plus les clients particuliers est la plaie Dacia Sandero (produite majoritairement en Roumanie).
Pourtant, le point médian évolue. Avec la folie SUV, le panier d’achat moyen augmente d’année en année. D’abord tiré par le Nissan Qashqai, puis le Volkswagen Tiguan, le marché profite désormais de l’entrée des constructeurs français sur le segment le plus porteur.
Un tiers des véhicules vendus est rangé dans le fourre-tout que représente le terme SUV (Sport Utility Vehicle). En France, la référence est le Peugeot 3008, élu Voiture de l’Année 2017.
Ce SUV compact comble les désirs les plus fous du client moyen : un modèle compact, avec une assise haute et un style mi-baroudeur mi-premium. De quoi avoir la sensation d’avoir réussi à passer dans une catégorie socioprofessionnelle supérieure.
Ce coup de pouce au statut se paie. Plus gros, mieux équipé et mieux fini, les SUV Peugeot sont aussi un peu plus cher à l’achat et en coût d’utilisation.
Malgré la baisse de la part de marché du Diesel et le succès de Dacia, le panier moyen d’un acheteur d’un véhicule neuf ne cesse d’augmenter. En 2017, la voiture « moyenne » des Français était achetée 26 717 euros, doit 3,4 % de plus qu’en 2016. Mieux, la part de marché des voitures de plus de 35 000 euros a atteint 19 %, en hausse de trois points.
Selon les analyses de L’Argus, un SUV compact coûte 4 600 euros de plus que la berline compacte à laquelle il peut être rattaché. Et c’est en roulant que les données sont encore plus brutales. Alors que les consommations et les émissions de CO2 étaient à la baisse chaque année jusqu’en 2016, les moyennes de 2017 repartent à la hausse à 4,6 litres / 100 km et 111 grammes de CO2 / kilomètre, car la masse augmente légèrement à 1 262 kg et la puissance monte aussi à 117 chevaux.
Sur les six premiers mois de l’année 2018, si les Clio et 208 restent en tête des ventes avec respectivement 70 040 et 56 272 voitures vendues, le Peugeot 3008 suit de près avec 46 737 ventes. Le SUV est même le plus gros modèle du top 14 composé aussi des Citroën C3, Renault Captur, Dacia Sandero, Peugeot 2008, Peugeot 308, Renault Twingo, Renault Mégane, Dacia Duster, Citroën C3 Aircross, Volkswagen Polo et Toyota Yaris… Et la quinzième place est réservée au Peugeot 5008, version volumineuse du 3008. Le Renault Kadjar, pendant du 3008 chez Renault, est plus loin avec 15 827 voitures vendues en France en six mois. Et derrière les deux constructeurs français, ce sont les Nissan Qashqai et Volkswagen Tiguan qui restent les plus présents sur le segment.
Voilà comment tirer le marché vers le haut…
Peugeot