« Le hasard est le travestissement favori du destin. » Sacha Guitry ! Bonne réponse collégiale des Grosses Têtes. Ce hasard ou le destin a mené Charles Rolls et Henry Royce à déjeuner ensemble un 4 mai 1904. Autour d’une table du Midland Hotel de Manchester, ils ont mis leurs forces en commun pour fonder Rolls-Royce.
Sans se connaître, les deux hommes avaient la même profonde passion pour la mécanique.
Henry Edmunds est à l’origine de cette rencontre du 4 mai 1904. Il est actionnaire de la nouvelle entreprise Royce. Henry Royce, qui avait commencé sa carrière dans l’ingénierie, par un contrat dans l’une des premières compagnies d’électricité de Grande-Bretagne, avait créé Cook Street pour mettre au point du matériel électromécanique. Mais c’est en achetant sa première automobile d’occasion, une De Dion-Bouton, qu’il trouve sa voie.
La De Dion démarre trop rarement, elle s’avère lente, inconfortable et surchauffe très vite. Il perçoit une opportunité et conçoit sa première voiture : le 10 HP.
La première « Rolls » était une Royce
Le prototype est une réussite, mais la nouvelle entreprise Royce a besoin d’argent pour lancer la production. Henry Edmunds multiplie les contacts. Ami de Charles Rolls, il sait que les deux hommes sont destinés à travailler ensemble.
Edmunds présente le projet de l’inventeur Henry Royce au riche Charles Rolls : une superbe petite voiture bicylindre « qui était peut-être la plus belle construite en Angleterre. »
Rolls a fait le déplacement vers Manchester en train. Sur la route, il confie à Henry Edmunds qu’il veut produire une voiture à son nom qui deviendrait aussi populaire que Broadwood pour les pianos ou pour les assurances.
En quelques instants, Rolls comprend que la Royce 10hp est la voiture qu’il cherche. Malgré des origines fort différentes, Rolls et Royce s’entendent très vite.
Rolls promet alors à Royce de vendre toutes les voitures que son nouvel associé pourrait produire sous le nom de Rolls-Royce.
Charles Rolls emprunte une 10hp pour rentrer à Londres le soir même. À son arrivée à minuit, il appelle son associé Claude Johnson pour lui raconter sa journée : « J’ai rencontré le plus grand ingénieur du monde. »
Plus d’un siècle plus tard, Rolls-Royce présente la huitième génération de sa Phantom, « certainement la plus belle voiture construite en Angleterre ».