Si Jeep vend aujourd’hui un million de véhicules chaque année dans le monde, la filiale française reste une goutte d’eau d’environ 4 000 voitures sur le marché hexagonal. Mais cette valeur pourrait vite changer de proportion avec un seul nouveau modèle : la Baby Jeep.
Comment multiplier ses ventes lorsque l’on est un constructeur de niche ? Il suffit de proposer une nouvelle offre sur un segment en plein boum. Et quoi de mieux que les SUV pour permettre à Jeep de gonfler ses carnets de commandes ?
Jeep est la définition même du Sport Utility Vehicle… Je le soulignais dans mon livre « Belles des Années 80 » (séquence auto-promo) au sujet de la Jeep Cherokee, sous le titre « La franchise sur quatre roues ».
Evidemment, le marché a évolué… Il a même carrément changé. A l’époque, avoir un 4×4 était « écolo ». Conduire un tel engin représentait un vrai lien avec la nature. Aujourd’hui, le député de base assimile le conducteur tout-terrain à un pollueur-tueur.
Je me sens pourtant très proche de l’ancienne définition. Ok, il y a des Diesel sous les capots (mais pas que !), ok, ça fait un peu de bruit… Mais il y a un vrai sentiment de liberté à se balader sur des sentiers, à s’attaquer à une montagne. On se rapproche de la nature en s’exerçant au tout-terrain.
Ceci-dit, Jeep n’a vendu qu’un peu plus de 800 Wrangler depuis le début de l’année. Et même si la marque affiche une vraie légitimité (que Land Rover peut également briguer), le marché n’est pas assez vaste pour être rentable…
Et c’est là que l’engouement récent pour les petits SUV a ouvert une nouvelle voie à la marque référence du 4×4… Quoi de plus normal pour Jeep que de proposer un modèle répondant à cet emballement ?
On ne peut que se féliciter d’une telle décision : un acteur authentique va venir affronter les leaders du marché français que sont les Renault Captur et Peugeot 2008.
L’Italo-Américain
Annoncer que Jeep va concurrencer Renault et Peugeot peut faire sourire. Captur et 2008, par leur concept, n’ont rien à proposer face à la marque américaine. Et, c’est vrai aussi dans l’autre sens, le terrain de jeu du Renegade n’est pas vraiment le même que celui de ses concurrents français.
Car Jeep ne s’est pas trahi avec son petit SUV. Testé en deux et quatre roues motrices avec des pneus neige, il affiche la même aisance pour crapahuter dans la montagne. Et la version Trailhawk promet des qualités équivalentes à celles de ses grands frères Cherokee.
Marque authentique, Jeep a conçu un Renegade pour les « Jeepsters » au lieu de copier mécaniquement la concurrence. Un éventuel indécis entre un SUV urbain déjà sur le marché et le Renegade n’hésitera pas longtemps. Soit il est convaincu par le style et les aptitudes du Jeep, soit il ne sera pas client.
D’ailleurs, l’intérêt du Renegade est de profiter d’une image, d’un style et de vraies aptitudes… Et quand il faut quitter l’asphalte, la concurrence est forcément moins féroce, surtout en France. Le Skoda Yeti Outdoor devient instantanément une référence. En haut de gamme, le 2,0 l Multijet 170 chevaux et sa boîte auto 9 rapports en quatre roues motrices avec démultiplication de 20:1 et système d’aide à la descente du Renegade à 32 200 euros se retrouve très bien placé face au Skoda Yeti Outdoor 2.0 TDI 170 chevaux 4×4 DSG6 à 34 065 euros…
Plus de fun
Jusqu’ici, Jeep se concentrait sur des réelles prestations tout-terrain pour vendre ses modèles. Vrai modèle du groupe FCA avec une plateforme B Wide 4WD partagée avec la FIAT 500X, le Jeep Renegade est une voiture plus fun que le reste de la gamme.
La découverte de ce petit SUV est d’ailleurs un jeu de piste autour du patrimoine de la marque. Calandre à sept ouïes, passages de roues trapézoïdaux, phares ronds… Les rappels sont présents. Mais les détails sont encore plus marquants.
Les feux arrières dessinent la forme du jerrican d’essence transporté par la Willys. Et un jeu de piste s’organise pour trouver la carte du désert de Mohab, un BigFoot, une araignée…
L’AUTO est-elle cult ?
Taillé pour les chemins, le Jeep Renegade pourra aussi se sentir à l’aise en ville où son look en fait une alternative aux SUV urbains déjà sur le marché. Très typé, ce Jeep conserve tous les attributs de la marque. Pas le plus performant, pas le mieux insonorisé ou le plus confortable, il joue sur des capacités de franchissement et un style hors du commun.
Sans intérêt / Sans conviction / Dans la moyenne / Mérite le détour / Exceptionnel / AUTOcult !
Quelques données :
Modèle essayé : Jeep Renegade 2.0 l MultiJet S&S 140 ch 4×4 BVM 6 Limited
Tarif : 29 850 euros
Moteur : 4 cylindres en ligne, turbo Diesel, 1 956 cm3
Puissance (ch/kW) : 140 / 103 à 3 750 tours/minute
Couple : 350 Nm à partir de 1 750 tours/minute
Transmission : 4 roues motrices, Jeep Active Drive, boîte de vitesses mécanique à 6 rapports
L/l/h (mm) : 4 236 / 1 805 / 1 710
Poids à vide : 1 667 kg
Capacité du coffre (l.) : 530 – 1 297
Consommations urbain / extra-urbain / mixte (l. / 100 km) : 6,0 / 7,6 / 5,1
Emissions de CO2 : 140 g/km
0 – 100 km/h (s) : 9,3